L’hypnose interroge beaucoup, et de nombreuses personnes ont de fausses idées ou des peurs concernant cette pratique : peur de perdre le contrôle, de révéler des secrets, de dévier vers de l’ésotérisme, ou de rester bloqué sous hypnose. Mais ces craintes ne sont pas justifiées, cette page FAQ rétablit la vérité.
Qu’est ce que l’hypnose ?
L’hypnose est à la fois un état (voir la question Qu’est ce que l’état d’hypnose ?) et aussi un ensemble d’outils, de techniques qui permettent d’atteindre cet état. L’hypnotiseur ou l’hypnothérapeute, qui a connaissance de ces outils, les utilise, soit à des fins de spectacle pour l’hypnotiseur, soit à des fins thérapeutiques pour l’hypnothérapeute.
Qu’est ce que l’état d’hypnose ?
Quand on parle d’hypnose, il est souvent question d’état modifié de conscience, contrairement à l’état ordinaire de conscience. Mais qu’est ce que l’état ordinaire de conscience ? Ce dernier se caractérise par une attention continue à l’environnement (même si on ne s’en rend pas compte) et une capacité à traiter les informations pour s’y adapter. Cet état peut être modifié, de façon spontanée ou provoquée par une autre personne. Dans le cerveau à ce moment là, les ondes cérébrales ralentissent. Plus elles ralentissent et plus l’état de conscience est modifié. Ainsi, avec un état de conscience modifié (état entre la veille et le sommeil) , le contrôle et les résistances lâchent, laissant davantage de place à l'inconscient. La sensation d’être absorbé à l’intérieur de soi est renforcée, les sens sont modifiés, et le rapport au monde, au corps et aux émotions sont différents.
Qu’est ce qui se passe dans le cerveau quand on est en hypnose ?
En état ordinaire de conscience (état «normal»), la vitesse et la fréquence des ondes produites dans le cerveau varient selon ce que la personne est en train de vivre. En effet, plus la personne est focalisée sur le monde extérieur, un peu comme si elle était aux aguets, et plus la fréquence et la vitesse des ondes augmentent. En revanche, plus la personne est relaxée, et plus plus la vitesse et la fréquence des ondes diminuent. En état de transe, l’activité des zones du cerveau impliquées dans la résolution de problème augmente de manière significative, alors que les zones qui sont habituellement «en alerte» semblent beaucoup moins sensibles aux stimulations extérieures. De plus, les mécanismes qui permettent de trouver de nouvelles solutions sont suractivés. Bref, le cerveau travaille différemment sous hypnose !
Qu’est ce que l’hypnose Ericksonienne ?
C’est le psychiatre américain Milton Erickson (1901-1980) qui a donné son nom à la technique. En effet, il s’est consacré à de nombreux travaux d’hypnose thérapeutique et en a tiré de riches conclusions. Avant lui, l’hypnose pratiquée était très directive sans prendre en compte les spécificités de la personne (son histoire, ses vécus, ses traumatismes). Milton Erickson s’est aperçu qu’en personnalisant les séances et en laissant le consultant puiser lui même dans ses propres ressources et potentiels, les résultats étaient beaucoup plus probants. Le thérapeute ne devient alors que celui qui accompagne la personne hypnotisée vers ses propres solutions.
Puis-je être manipulé sous hypnose ?
L’hypnose peut être considérée comme une forme de manipulation dans le sens où elle oriente la personne dans un mouvement désiré. Mais il faut bien distinguer l’hypnose de spectacle et l’hypnothérapie. Elles n’ont pas la même intention. La première a pour but de servir l’hypnotiseur (voyez de quoi je suis capable...), alors que l’hypnothérapie sert la personne qui souhaite un changement. L’hypnothérapeute utilise des techniques pour orienter la personne vers l’objectif désiré, et uniquement pour cela. Il est au service de la personne qui vient chercher de l’aide.
Vais-je perdre le contrôle ? Est ce que sous hypnose, on peut me faire faire n’importe quoi ?
La peur de perdre le contrôle lors d’une séance est due à tout ce qui est montré en hypnose de spectacle. Les personnes hypnotisées qui se mettent à brouter de l’herbe ou à chanter comme un coq, le font car elles sont d’accord pour le faire. Une part d’elles prend peut-être même plaisir à se donner en spectacle. Chacun est libre d'accepter ou non les suggestions de l'hypnotiseur et si on s’y oppose, rien ne se passera...L’hypnothérapeute ne peut pas faire faire quelque chose qui va à l’encontre des valeurs morales de la personne hypnotisée. Il ne contrôle ni son esprit, ni son corps.
Peut-on être hypnotisé sans le vouloir ?
On peut entrer soi-même en état d’hypnose sans le savoir ou le vouloir (en contemplant un feu de cheminée ou la mer, et alors l’esprit décroche, vagabonde, part dans des rêveries : c’est un état hypnotique naturel). En revanche, si l’on ne veut pas être hypnotisé et que l’on s’y oppose, la transe ne sera pas possible.
Puis-je rester bloqué, coincé en état d’hypnose après la séance ?
Il est d’abord important de rappeler que l’état d’hypnose est un état que nous connaissons tous sans le savoir. En effet, c’est un état naturel lorsque les ondes cérébrales du cerveau ralentissent. Cela se passe quand on est concentré sur quelque chose, comme par exemple lire un livre, regarder un feu de cheminée ou conduire une voiture. En effet, lors de ces moments, alors que le corps est dans l’action (lire, regarder, ou conduire) l’esprit lui décroche, il vagabonde, part dans des rêveries, pour revenir ensuite aux agissements. Et bien, parce que la nature a prévu cet état d’hypnose comme un état momentané, on ne peut pas resté bloqué dedans après la séance. Automatiquement, l’état ordinaire de conscience reviendra.
Est-ce que l’hypnose est une forme de sommeil ? Est-ce qu'on dort en hypnose ?
L’hypnose n’est pas du sommeil, c’est un état entre la veille et le sommeil. En transe hypnotique, les ondes cérébrales ralentissent, la détente physique s’installe, mais l’esprit lui est en éveil, très sensible à tout ce qui se passe en lui et autour de lui. C’est pour cela que l’hypnose ne se rapproche ni du sommeil, ni de l’état d’éveil ordinaire.
Est-ce que l’hypnose fonctionne sur tout le monde ? Est ce que tout le monde est réceptif à l’hypnose ?
Vu que l’hypnose est un état prévu par la nature (voir question « Puis je rester bloqué, coincé en état d’hypnose après la séance ?»), on considère que tout le monde est hypnotisable, mais le degré de sensibilité diffère selon les personnes. Cette différence de sensibilité d’une personne à l’autre proviendrait de ses facteurs neuronaux, de ses croyances et de ses émotions. En effet, peurs, doutes, besoin de contrôle ou le manque de confiance envers l’hypnotiseur peuvent faire obstacle.
Y a t il un risque à faire de l’hypnose ? Est ce que c’est dangereux de faire de l’hypnose ?
L’hypnose est de plus en plus utilisée et reconnue par les médecins pour ses résultats remarquables, et fait désormais partie des dispositifs dans les blocs opératoires. En ce qui concerne l’hypnothérapie, quand les contre indications sont respectées, et que le thérapeute est un professionnel, il n’y a aucun danger. Entendons par professionnel, une personne ayant suivi une formation digne de ce nom et qui par conséquent maîtrise les choses à faire et à éviter. Si l’on compare l’hypnose à un outil de création comme le serait une scie électrique par exemple : mal employée elle peut provoquer des accidents. Mais la même scie utilisée par un professionnel tel un ébéniste ou un luthier, alors elle devient un moyen extraordinaire qui fait des merveilles.
Est-ce que je vais oublier ce qui s’est passé pendant la séance ?
Si la personne plonge dans le sommeil comme celui de la nuit, alors effectivement elle n’entendra pas les suggestions de l’hypnothérapeute ou ne se rappellera pas de ce qui s’est passé. Mais comme l’hypnose n’est pas du sommeil et que la personne est présente à ce qui se passe, elle se rappelle de la séance. Des amnésies passagères sont parfois possibles, mais sont plutôt de l’ordre de la difficulté à se remémorer et si un interrogatoire poussé est pratiqué à posteriori, la personne retrouve les détails de ce qu’elle a vécu.
Est-ce que je peux retrouver un souvenir grâce à l’hypnose ? Est-ce que je peux revivre un moment, un souvenir traumatisant ?
La mémoire est liée à un travail neuronal qui encode, puis décode et déstocke un événement quand on a besoin de le retrouver. Les souvenirs qui s’affaiblissent sont donc en rapport avec les neurones qui s’activent ou pas… Le travail de la mémoire sélective joue également un grand rôle. Plus nous vieillissons, plus le nombre de souvenirs à stoker est important, et donc le cerveau a besoin de faire le tri pour ne pas «peser trop lourd». De plus, le cerveau a besoin parfois de mettre de coté un souvenir pour protéger la personne. En cas de traumatisme par exemple, pour ne pas être submergé par la douleur, le cerveau encode mal l’information ou la met en réserve...
En hypnose, il est possible de retrouver des souvenirs lointains, de la toute petite enfance, même parfois de la vie intra-utérine. Concernant les traumatismes, la personne retrouvera le souvenir seulement si son inconscient sait qu’elle est en capacité de le supporter. Donc oui, il est tout à fait possible de retrouver un souvenir grâce à l’hypnose, mais celui-ci peut être altéré ou même modifié par les croyances de la personne qui a évoluée dans le temps. Par ailleurs, la mémoire n’étant pas un appareil numérique qui enregistre et retranscrit avec exactitude les événements, il faut parfois se méfier des souvenirs retrouvés.
Est-ce que l’hypnose agit tout de suite ? A partir de combien de temps sent-on les résultats ?
Il n’y a pas de règles à ce propos, cela dépend des gens. Pour certains, la ou les séances agissent très vite alors que pour d’autres, il faut davantage de temps, quelques semaines avant de voir les effets. Par ailleurs, pour la même personne, d’une séance à l’autre, le timing peut aussi être différent.
Combien de séances faut il faire ?
C’est très variable en fonction de la problématique et en fonction de chaque individu. De façon générale, il faut estimer entre quatre et huit séances pour aboutir à des résultats satisfaisants.
Qu’est ce qu’une régression ?
L’inconscient enregistre et traite tout, de manière à ce que nous fassions des choses de manière «automatique». Les recherches en neuroscience prétendent qu’à chaque instant de notre vie , 11 millions d’informations sont traitées par le cerveau, mais que seulement 40 parviennent à la conscience. L’inconscient est donc comme un autre qui vit en nous et qui s’occupe de nous. En hypnose, en se connectant à cet autre nous, il est possible de remonter le temps, comme rembobiner un film et de retrouver des événements, des ressentis que l’inconscient a stocké. La régression en âge permet de remonter le temps dans le but d’évacuer une charge émotionnelle ou de réparer une blessure ancienne, pour permettre de mieux vivre au présent.
Faut-il avoir un don pour hypnotiser ?
A une certaine époque les hypnotiseurs de spectacle aimaient à faire croire qu’ils pratiquaient la discipline grâce à un don. Mais aujourd’hui, on sait que l’hypnose est à la portée de tous. Il s’agit de techniques, de méthodes, de procédures qu’il faut apprendre. Il existe de nombreuses écoles qui forment à l’hypnose.
Quelles sont les contre indications à l hypnose ? Est-ce que l’hypnose convient à tout le monde ?
La première chose à préciser est qu’une thérapie par l’hypnose ne se soustrait pas aux recommandations du médecin, ni aux médicaments prescrits. Parfois, il est même nécessaire que l’hypnothérapeute demande au médecin ou au psy de confirmer que l'hypnose n'est pas contre indiquée pour son patient. D’une part, parce qu’un symptôme peut être là pour protéger la personne (c’est une sorte de compromis intérieur pour permette à la personne de continuer à faire face, à vivre), et d’autre part parce que l’hypnothérapeute n’a pas forcément les compétences requises pour toutes les pathologies.
De façon plus générale, est bon hypnothérapeute, celui qui est capable de reconnaître ses limites… Quoi qu’il en soit il est fortement déconseillé d’avoir recours à l’hypnose pour les pathologies psychiatriques (schizophrénie, troubles psychotiques, troubles bipolaires, paranoïa, maniaco-dépression…). Par ailleurs, les personnes atteintes d’alcoolisme sévère ou prenant des drogues dures doivent suivre un programme de désintoxication en plus des séances d’hypnose. Les séances d’hypnose ne se substituent pas au travail mené auprès d’un centre spécialisé dans les addictions, elles sont en revanche très complémentaires.
Peut-on hypnotiser les enfants ? A partir de quel âge peut-on faire de l’hypnose ?
Bien que l’hypnose soit encore faiblement utilisée pour les jeunes enfants, elle peut leur être bénéfique dans de nombreuses situations (anxiété, troubles sommeil, endormissement, pipi au lit, phobies…). A partir de 6 ou 7 ans, un enfant peut recevoir une séance d’hypnose, d’autant qu’il accède rapidement à l’imaginaire. Avec les enfants, l’hypnothérapeute est amené à travailler différemment qu’avec ses aînés, car ils ont tendance à bouger beaucoup, à rester concentrés moins longtemps. Ainsi, pour créer une autre réalité, les techniques sollicitant l’imagination à travers le jeu, le conte, le dessin, sont utilisées.
Quelles différence entre l’hypnose thérapeutique, l’hypnose médicale et l’hypnose de spectacle ?
L’hypnose souffre d’un manque de clarté dans l’esprit des gens, car le même terme est utilisé pour des fins complètement différentes. En effet, les mêmes processus de modification d’état de conscience sont maniés aussi bien par l’hypnose thérapeutique, que l’hypnose médicale ou l’hypnose de spectacle. Cependant, une fois la transe hypnotique atteinte, les objectifs sont dissemblables.
- L’hypnose de scène, de spectacle ou de show sert à divertir un public en mettant les personnes hypnotisées dans des situations parfois comiques.
- L’hypnothérapie aide les personnes à atteindre un objectif personnel.
- L’hypnose médicale est l’hypnose qui est exercée par les professionnels de santé : médecins, dentistes, psychothérapeutes, psychiatres, infirmiers, kinésithérapeutes… L'hypnose médicale est proposée en consultation, en accompagnement au bloc opératoire (anesthésie) ou en soins douloureux (traitement de la douleur, gériatrie) etc..